Rémo Gary

Jeter l'encre

Un disque tout de même particulier, qui est comme parenthèse, cédé hors sa production habituelle : un disque pour le plus jeune public, un Gary de gamin. Mais du Gary, ça reste du Gary, avec ces mots précis, pile à leur juste place, qui parlent tout seuls, au sens où ils sont comme d’abondance, toujours en idées, en recherche.

Rémo Gary, Jeter l’encre. 10 titres. Gary est coupable de trop grande modestie : même son site ne parle pas de le livre-disque là. Cet oubli est grand dommage. Un disque tout de même particulier, qui est comme parenthèse, cédé hors sa production habituelle : un disque pour le plus jeune public, un Gary de gamin. Mais du Gary, ça reste du Gary, avec ces mots précis, pile à leur juste place, qui parlent tout seuls, au sens où ils sont comme d’abondance, toujours en idées, en recherche. C’est simplement plus à la portée d’un plus jeune auditoire. De 7 à 77 ans, dira-t-on, même plus jeune, même plus vieux. L’obsession et la magie de la langue secrète, sa propre musicalité, accouchée par Clélia Bressat-Blum, François Forestier ou Jeanne Garraud. Les thèmes explorés sont ceux que creuse Gary. De la générosité, de l’engagement. Jeter l’encre est un disque inséré dans ce qui ressemble à un livre, ouvrage d’une rare délicatesse, feuille accordéonnée, où l’on colle soi-même les images en couleurs. Ludique et précieux jusqu’au bout.

Michel Kemper - journaliste chanson.