Rémo Gary

Paroles

Consultez ici l'intégralité des textes des chansons...

Quand le monde aura du talent (Rémo Gary)

Là où tes jambes finissent
Là où se touchent tes cuisses
Là où je m'endors en rond
Comme un chat comme un miron
Là où des mains se caressent
Dans le sens de la tendresse
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Je demande pas grand-chose,
Attendre que tout se pose
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où s'accouplent tes cuisses
Où je pose mes moustaches
Là où j'ai mon point d'attache
Là où je perds mon latin
Dans tes douceurs de lapin
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Je n'veux plus qu'on me dérange
Avant que l'homme s'arrange
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où sont cousues tes cuisses
Où mon aiguille a son chas
Où je suis comme un pacha
Là où je joue au bouchon
Là où je joue au cochon
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Petite mort légère,
Mon cerveau, c'est de la terre
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où se concluent tes cuisses
Là où je promets, je jure
Là où ça frise l'injure
Là où j'atterris, je plane
Où se fiancent tes cannes
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

J'ai rencontré une amie,
Mon cap est sur l'infini
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Faits d'hiver (Rémo Gary / Clélia Bressat)

Sur le verglas, l'auto dérape
Un matou traverse à la hâte
Un peu trop tard, un peu trop tôt
On pourra s'en faire un manteau
Le feu était-il rouge ou vert
Faits d'hiver

Dix centigrades avant zéro
Le métal colle à la peau
Dix degrés en dessous de rien
Un temps à ne pas mettre un chien
Dehors, il faut rester couvert
Faits d'hiver

Des édredons de mouches blanches
Font de nébuleuses avalanches
Le ciel secoue ses mérinos
On va faire du ski gratos
Sur des pistes très populaires
Faits d'hiver

Derrière les vitres des bazars
On a capturé du blizzard
La Tour Eiffel est en flacon
Il y neige quelques flocons
Quand on lui met les pieds en l'air
Faits d'hiver

La lumière dans les flaques brique
Des échantillons d'Antarctique
Effet Miror, effet miroir
On y sourit, effet d'ivoire
Les enfants claquent des molaires
Faits d'hiver

Les piétons ont froid au souffle
Les tend-la-main ont froid aux moufles
Les bouches marchent à la vapeur
N'importe qui devient fumeur
Les doigts ne savent plus rien faire
Faits d'hiver

Il gèle à fendre le béton
Les clochards sont dans les cartons
Emballés dans leurs emballages
Il gèle, le temps est à l'outrage
Il y a de l'outrage dans l'air
Faits d'hiver

Le soleil ne sert que très peu
Le vent nous fait pleurer les yeux
Il siffle des lacrymogènes
La rue éclaire ses halogènes
Pour remplacer l'astre solaire

Viens mon amour rentrons au chaud
Cachons-nous dans notre cachot
Hibernons comme l'animal
Et on lira dans le journal
Qu'on a repeuplé l'univers
Faits d'hiver

Les petits assassinats (Rémo Gary / Michèle Bernard)

C'est peut-être un petit deuil
Comme un poisson sur le sable
Une souris sous la table
Un oiseau mort sur le seuil
Ou de quand on était mioche
Un secret qu'on a perçu
Qu'on garde au fond de sa poche
Avec un mouchoir dessus

Nos petits assassinats
Petits crimes de ferraille
Les petits malheurs qu'on a
Font leurs petites entailles
Mal au cœur, mal au ventre
C'est l'métier d'la vie qui rentre

C'est quand tout va de travers
Le temps passe comme un crabe
Et qu'il manque une syllabe
Toujours pour le dernier vers
C'est un amour qui prend l'eau
Comme on se couche bredouille
On sèche et puis on se mouille
Les yeux pleuvent trois sanglots

(refrain)

C'est des jours de bras trop courts
Des jours de cœur d'artichaut
T'es pas dans les alentours
C'est des histoires de manchot
C'est des histoires paillassonnes
Un regard qu'on n'atteint pas
Un sourire qu'on n'aura pas
Ça n'intéresse personne

(refrain)

En faire un plus gros fromage
Serait un peu abusif
En faire tout un ramage
Pour quelques coups de canif
C'est des malheurs à la gomme
C'est pisser contre le vent
Trois gouttes dans l'océan
Ça n'est pas la mort d'un homme

(refrain)

La mémoire qui planche (Rémo Gary)

D'abord le souvenir d'un cousin
Qui se noie dans l'eau d'un bassin
De la vase plein les manches
J'ai 6 ans. Dans la Simca noire
Sur la plage arrière comme un loir
Je dors la tête sur la manche
J'ai la mémoire qui planche

Je nous revois, même trombine
Enfants de la même farine
Un seul pain dont on fait six tranches
En pyjamas devant la grille
Prêts pour la photo de famille
Un Kodak un doigt qui déclenche
J'ai la mémoire qui planche

Il y a des soutanes noires
De la purée au réfectoire
J'ai peur du lundi dès dimanche
Les jeudis sont des mercredis
Il y a des copains, des copies
Il y a déjà des feuilles blanches
J'ai la mémoire qui planche

Une barque glisse dans la lône
Je pêche au filet sur le Rhône
Et les rames s'accrochent aux branches
Vingt-cinq kilos tout habillé
Un mètre trente déplié
Voir duquel côté la vie penche
J'ai la mémoire qui planche

Il y a un tas d'anarchos
Jurant d'abattre Franco
Au cani chez les Espanches
Là je sors la tête de l'eau
Entre cafés et diabolos
Et chacun remet sa tournanche
J'ai la mémoire qui planche

Ta silhouette de baudruche
Ta robe comme une capuche
Comme un chapeau melon étanche
Tes respirations de caniche
Nos petits sortent de ta niche
La vie qui coule entre tes hanches
J'ai la mémoire qui planche

Je fais aiguiseur de couteaux
Le temps s'arrête avec Django
Je roule pour les Romanches
Ils ont des chevaux plein la tête
Et dans leurs mains plein de serpettes
Ils sont pas du côté du manche
J'ai la mémoire qui planche

Je sers un dernier repas
Je serre le pied de papa
Juste avant qu'il ne calanche
Je prends le bateau à l'envers
Je démaille mon pull-over
Jersey, jusqu'au bout de la Manche
J'ai la mémoire qui planche

Aime-moi un peu mais continue (Rémo Gary - Patrick Piquet / Joël Clément)

On descend la même traboule
On s'y faufile, l'amour y roule
Comme une bobine de soie
Que tu dévides devant moi
Sur le métier, remet cent fois
L'ouvrage, ma belle, mon canut
Sur le métier remet cent fois
L'ouvrage, ma belle, mon canut
Aime-moi un peu mais continue

On est amoureux de trente ans
Quand ça va trop vite on s'attend
Nos draps sont encore bien remplis
Nos mains ont quelques mauvais plis
La peau c'est notre panoplie
Notre costume d'ingénus
La peau c'est notre panoplie
Notre costume d'ingénus
Aime-moi un peu mais continue

Le bonheur souffle grain à grain
Le sablier file son train
De petits cristaux de silice
Sable émouvant, grain de malice
Que devenons-nous, mon complice
On devient, on se perpétue
Que devenons-nous, mon complice
On devient, on se perpétue
Aime-moi un peu mais continue

On se connaît par cœur, par corps
Quand y'en a plus, y'en a encore
Les cailloux où l'on trébuchait
On en a fait des ricochets
Étais-tu bien qui je cherchais
Moi, je n'en suis pas revenu
Étais-tu bien qui je cherchais
Moi, je n'en suis pas revenu
Aime-moi un peu mais continue

Tu as fait tes preuves par l'œuf
J'ai compté deux fois jusqu'à neuf
Leur premier mot était maman
Maman, dès les balbutiements
Ça nous prolonge, forcément
Depuis, l'amour se distribue
Ça nous prolonge, forcément
Depuis, l'amour se distribue
Aime-moi un peu mais continue
Aime-moi un peu mais continue

Dans les phares (Rémo Gary)

Je sais qu'il va falloir faire un trou dans la nuit
J'ai des yeux dans le dos lorsque c'est moi qui colle
Au début le silence fait beaucoup de bruit
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Chaque fois c'est pareil, je suis un revenant
J'ai un nœud dans la gorge, du bois dans les guiboles
Puisque je veux séduire, on m'attend au tournant
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Faut desserrer l'étreinte, décrocher le verrou
Même à choisir mon piège, je suis pris par le col
Je voudrais me plier, me ranger dans un trou
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

C'est la peur d'avoir peur, c'est comme un grand vertige
Et même si la scène est à même le sol
Ça me paraît toujours bien trop haut pour mes tiges
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Faut pas que l'on se rate, faut pas que l'on se loupe
Rester là c'est risqué, repartir c'est du vol
Vos oreilles sont des puits et vos yeux sont des loupes
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Bien sûr je pourrais mes jambes à mon cou
Retourner au soleil, au feu des Espagnols
Je n'sais pas encore si je vous manquerais beaucoup
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Je relève la tête et je baisse la garde
On commence toujours comme on rentre à l'école
Je compte jusqu'à trois et puis je vous regarde
Je suis comme un lapin dans les phares d'une bagnole

Train de nuit (Rémo Gary / Marc Wolff)

Mon petit train de nuit sur ta ligne de chance
Marche tranquillement, à la fumée, à l'eau
Les nuages qu'il crache s'évaporent aussitôt
Nous l'avons pris ensemble au sortir de l'enfance

À toute vapeur toute, entre pouce et index
J'invente l'avenir, merci Denis Papin
Je n'crois ni aux tarots, ni aux boules en pyrex
Les rides sont des traces de perlimpinpin

De nos jours, les transports vont à toute berzingue
Je préfère traîner sur tes chemins de chair
Écrire à l'anthracite, noircir des pages entières
Ou aller me griser sur les chemins du zinc

Je n'ai rien composté, j'ai pas payé ma place
Le contrôleur du ciel ne vérifiera rien
Il est planqué dans son improbable espace
À compter les nuages que fabrique mon train

Sur ta ligne de chance, quand vient un aiguillage
Ou qu'on s'égare dans le hall des cœurs perdus
Il y a toujours quelqu'un, voisin ou inconnu,
Aiguilleur de terre montrant le passage

(refrain)

Mon petit train de nuit, sur ta ligne de vie
Roule portes ouvertes, pas en wagons plombés
Il ne passe jamais à la gare de Drancy
Il n'emporte jamais à la mort l'usager

En bonne compagnie nous usons les couchettes
Le monde aura toujours besoin de cheminots
Cheminant et fusant d'idées sous leurs casquettes
On fixe un wagon neuf à la loco

(refrain)

Lequel des deux d'abord quittera le voyage
Qui prendra l'premier la foudre d'un nimbus
Lequel sera trié en gare de triage
Qui dormira sans l'autre à l'hôtel Terminus

De nos jours, les transports vont à toute berzingue
Je préfère traîner sur tes chemins de chair
Écrire à l'anthracite, noircir des pages entières
Ou aller me griser sur les chemins du zinc
Ou aller me griser sur les chemins du zinc
Ou aller me griser sur les chemins du zinc...

Le mal d'océan (Rémo Gary / Clélia Bressat)

Tu me chaloupes l'âme
Tu me plantes une lame
Au fond du palpitant
J'aime l'amour et l'eau
J'ai le pied matelot
J'ai le mal d'océan
A l'abordage toute
On s'aime dans les soutes
On remonte le temps
Pris dans la balancine
Le plaisir nous lancine
J'ai le mal d'océan

Tu affales tes voiles
Nue, à sec de toile
Les deux bossoirs au vent
On fait à la bordée
Des brouillons de bébés
J'ai le mal d'océan
Voilà le mal de mère
Qui nous prend, qui te serre
Et voilà des enfants
Et pour ces matelotes
Hautes comme des bottes
J'ai le mal d'océan

Capitaine un peu court
J'ai le souffle au long cours
Quand je dois faire le vent
Sur le plancher des vagues
Je chante, je divague
J'ai le mal d'océan
Marinier de théâtre
Croisière de carton plâtre
Je fais l'intéressant
Mon estrade est sur cales
Et je peux faire escale
Pour le mal d'océan

Si les semaines poussent
Dans des flaques d'eau douce
Notre amour dérivant
Partons vers les épices
Sur les traces d'Ulysse
J'ai le mal d'océan
Si les sorties au large
Se comptent dans la marge
S'espacent avec le temps
C'est juste que l'automne
Fait la pêche moins bonne
J'ai le mal d'océan

Aux scènes de méninge
Qu'on lave notre linge
Familièrement
Dans de l'eau de lessive
Dans de l'eau de salive
J'ai le mal d'océan
S'il faut renaître mousse
Je ressors de ma trousse
L'encre et tout le gréement
Je récris le sommaire
Trempé dans l'outremer
J'ai le mal d'océan

Tu me chaloupes l'âme
Tu me plantes une lame
Au fond du palpitant
J'aime l'amour et l'eau
J'ai le pied matelot
J'ai le mal d'océan

Ce qu'ensemble on a vu (Bernard Dimey / Michel Sanlaville)

Je n'irai plus jamais revoir les rues du Caire
Combien de villes ouvertes sont fermées pour moi
Car je ne saurais plus aujourd'hui que me taire
Devant ces monuments où je parlais pour toi
J'ai déjà bien du mal à regarder la Seine
J'ai si peur de n'y voir qu'un grand lit de repos
Au seul nom de Corfou, j'ai des larmes soudaines
Et comme des frissons qui courent sous la peau.

Sans toi, mon bel amour, tous les chemins se ferment
Sans toi, tous les miroirs sont à jamais ternis
Comment mener ma vie sans toi jusqu'à son terme
Parmi tous ces dessins qui ne sont pas finis
Je me traîne à midi dans le quartier Pigalle
À deux pas de chez nous qui n'est plus que chez moi
Je suis comme un vieux roi qui marche dans les salles
De son palais désert et rêve d'autrefois.

Je n'irai plus jamais revoir les pyramides
Les îles Eléphantines et le couvent perdu
J'y songe d'un seul coup, mes artères se vident
Je ne veux plus revoir ce qu'ensemble on a vu.
Nous avons tant marché dans les rues de Florence
Entre les lauriers roses aux Jardins Boboli
Qu'il me semble parfois, aujourd'hui quand j'y pense
Que les eaux de l'Arno remontent vers Paris

Au long des escaliers des palais de Florence
L'ombre de Michel-Ange et de Donatello
Nous escortait de loin dans le plus grand silence
Jusqu'au chemin de ronde du Palazzo Vecchio;
C'est ainsi mon amour que les villes se ferment
Je ne pourrai jamais y retourner sans toi
Je me contenterai de rêves à long terme
Où des statues de marbre auront un peu ta voix.

Livres en chiffon (Rémo Gary / François Forestier)

J'voudrais me retrouver gamin
Reprendre mes livres en chiffon
Je les lisais avec les mains
Maman les lavait au savon
J'voudrais rejouer au guignol
Rallumer le vieux castelet
Repeindre le nez de Chignol
Avec un tube de Beaujolais

J'voudrais avoir mes dents de lait
Attendre la souris et que
J'attrape sous mon oreiller
La pièce grise par la queue
Partir en classe avec mes potes
En deux pattes, à la manivelle,
À neuf serrés sous la capote
De l'avenir plein la cervelle

J'voudrais repartir à la chasse
Aux lézards, aux pommes de pin
Pêcher les tritons des botasses
Et tuer encore des copains
Ouvrir tout grand mes deux gobilles
Chaque année devant un sapin
Recoudre mon sac de billes
Cueillir du séneçon aux lapins

Je voudrais ma boîte à quincaille
Mon canif, mon chalet tirelire
Mes cent dix centimes en mitraille
Mon étoile de mer, mon navire
J'voudrais voir flotter à nouveau
Sur ma marmite un tableau noir
Et les souvenirs de préau
Qui me brocantent la mémoire

Que je retrouve mon vélo
Et j'f'rai claquer dans les rayons
Du carton pour faire la moto
Je crân'rai devant la maison
Mon short en peau de tyrolien
Dans quel placard est-il rangé
Mes flèches en coudrier indien
Quel carquois les a donc mangées

Et mon chocolat à croquer
Et ma collection de lucanes
Je ne sais plus où j'ai planqué
Mes cigarettes de platane
Où est mon chapeau de Charlot,
Mon habit de Davy Crockett
Le temps qui passe est un salaud
Un tricheur, un pickpocket

J'voudrais me retrouver chez moi
Reprendre mes livres en chiffon
Je les lisais avec les doigts
Maman les lavait au savon
J'voudrais me retrouver chez moi
Reprendre mes livres en chiffon
Je les lisais avec les doigts
Maman les lavait au savon...

L'appétit vient en aimant (Rémo Gary)

L'appétit vient en aimant
Approche un peu, ma gironde
Moi je t'aime énormément
J'en reprendrai bien, ma ronde
Viens, on va se faire des bosses
Sur la nappe du grand lit
J'ai les dents comme un molosse
En aimant vient l'appétit

En aimant vient l'appétit
On mélange de l'haleine
Tu me parles au ralenti
Je respire la bouche pleine
On se tâte, et l'on pignoche
Des petits baisers friands
Nos deux sourires se rapprochent
L'appétit vient en aimant

L'appétit vient en aimant
Tu m'embarrasses partout
Et je commets forcément
Quelques fautes de bon goût
On s'perd, on se marmelade
Moi et elle, toi et lui
Faut fatiguer la salade
En aimant vient l'appétit

En aimant vient l'appétit
Être amoureux de carême
C'est pas fait pour nous, merci
Quand on vient d'aimer on raime
Aujourd'hui on va faire gras
Quand y'en a pour deux sûrement
C'est connu y'en a pour toi
L'appétit vient en aimant

L'appétit vient en aimant
Si on a encore les chailles
Si on a encore les dents
On se f'ra des cochonnailles
On ne va pas faire la lippe
Sur un amour pas fini
Tout ce qui rentre fait tripes
En aimant vient l'appétit

En aimant vient l'appétit
Quand la table n'est pas mise
Entre les repas aussi
On couche par gourmandise
Du pain du pauvre, on mange
Le quignon avec la mie
Ne le dites pas aux anges
En aimant vient l'appétit

En aimant vient l'appétit
Viens, on va se faire des bosses
Sur la nappe du grand lit
J'ai les dents comme un molosse
Approche un peu, ma gironde
Moi je t'aime énormément
J'en reprendrai bien, ma ronde
L'appétit vient en aimant

Approche un peu, ma gironde
Moi je t'aime énormément
................................................
.................................. en aimant

On ne savait pas (Rémo Gary / Joël Clément)

Les convois partant pour Dachau
L'avenir lu par les fachos
Les chambres à gaz à Treblinka, on ne savait pas

Les tortionnaires, la gégène
Et les corps flottant dans la Seine
On noie le zouave au pont d'l'Alma, on ne savait pas

Même quand l'histoire se répète
Les massacres à coups de machette
La Bosnie et le Ruanda, on ne savait pas

Les filles niées sous les voiles
Les enfants qui coûtent cent balles
Sur les trottoirs de Calcutta, on ne savait pas

Le chant des soldats de Craonne
La bouche du métro Charonne
Terminus on vous descend là, on ne savait pas

La main qu'on arrache au voleur
La langue qu'on coupe au menteur
Et puis le bon dieu dans tout ça, on ne savait pas

Quinze ans pour atteindre son sort
Au bout des couloirs de la mort
Piqué, pendu, on a le choix, on ne savait pas

Le marchand de mort est passé
Sur le sable du Ténéré
Dodo l'enfant do dormira, on ne savait pas

Des morceaux de terre qui crèvent
Un virus a pris la relève
Du sang réchauffé, du sang froid, on ne savait pas

Les peuples entiers qu'on colonise
Les gens qu'on adapte à la crise
Ça fera des guerres, on dira, on ne savait pas

C'était y'a longtemps, c'est pas neuf
L'année finissait par un neuf
Au siècle dernier, c'est pour ça, qu'on ne savait pas

C'était y'a longtemps, c'est pas neuf
L'année finissait par un neuf
Au siècle dernier, c'est pour ça, qu'on ne savait pas