Rémo Gary

Paroles

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L'appel du petit large (Rémo Gary / Romain Didier)

C'est l'appel du matelas
L'appel du petit large
L'océan est grand comme un drap
Le lit comme une barge,
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

À tribord la figure de proue
A des formes jolies,
Hé ! pourquoi vivre vent debout ?
C'est à plat qu'est la vie,
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

Je préfère le grain de ta peau
Au grain quand le vent souffle,
Comme aux bottes des matelots
Je préfère les pantoufles,
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

Je passe mon temps doucement
J'écoute les sirènes
Y'a pas le feu à l'océan
Vive l'amour à la traîne
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

La mer se couvre de moutons
Faut pas en faire un drame
Souquez la couvrante en coton,
Et tirez votre rame,
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

Entendez - vous chanter là-bas
Si vous quittez la barge
C'est l'appel du matelas
L'appel du petit large
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.
Le monde, hé hisse et ho,
Appartient à ceux qui se couchent tôt.

Viol de nuit (Rémo Gary / Jean Pierre Caporossi)

Cinq semaines avec tes ballons
Le tour de ton monde, c'est bon
Les apparences, il faut s'y fier
Tiens voilà les deux Montgolfier.
On prend le temps, on est dimanche
Ta main traverse ma manche
Blériot c'est en mille neuf cent neuf
Avec du vieux, on fait du neuf.

A force de s'envoyer en l'air
Sûr on va s'abîmer en mer,
J'trouve pas la chute
Signore Léonard de Vinci
Pour avoir inventé, merci, le parachute.

Je plane jusqu'à ton delta
Y'a-t-il un pilote dans les draps
On part pour un viol de minuit
On relit St Exupéry,
Deux ailes en plumes d'édredon
On s'en va pour le grand frisson
Et l'avion décolle le cul
Le mythe d'Icare a vécu.

A force de s'envoyer en l'air
Sûr on va s'abîmer en mer,
J'trouve pas la chute
Signore Léonard de Vinci
Pour avoir inventé, merci, le parachute.

La place rouge, un vieux coucou
Le baron noir est à Moscou
Sur la place blanche du lit
Atterrissons sans faire de bruit.
Un croissant de lune trempée
Dans un nuage de voie lactée
On a le cœur comme une tartine
C'est grâce à Youri Gagarine

A force de s'envoyer en l'air
Sûr on va s'abîmer en mer,
J'trouve pas la chute
Signore Léonard de Vinci
Pour avoir inventé le parachute, merci.

Mal de l'ogre (Rémo Gary / Michel Sanlaville)

Mal de l'ogre, aujourd'hui,
Du plus profond de mon âge,
Retrouver l'anthropophage,
Que j'avais refoulé depuis,
Mal du vampire aussi,
Il me coule du sang de corbeau,
Pas l'temps d'mâcher les mots.
Bouffer, n'importe qui.

Cent mètres de boudin aux hommes.
Du fromage de tête d'abruti.
Setaper en Afrique ou à Rome,
Du légionnaire en salami.
Un million de saucissons d'âmes,
Pourqu'il n'y en ait plus bézef,
Ingurgiter par kilogrammes,
Des monceaux de terrine de chefs.

Mal de l'ogre aujourd'hui...

Du fanatique maître d'autel,
Du financier sauce financière,
Bouffer du gabelou gros sel,
Le gratin du gratin d'la terre.
Tous ceux qui ne font que du lard,
Toute la crème renversée,
Quelques magrets de conards,
Du dictateur à l'étouffé,

Mal de l'ogre aujourd'hui...

Et je m'en mettrai plein le pif,
Des quintaux de gros blanc qui tue,
Du corned-beauf, du corned-beef,
Et du château la pompe dans l'cul.

Atmosphère (Rémo Gary / Joël Clément)

La terre prend l'eau et perd du sang,
Le monde est un incontinent.
Que ce soit l'ozone ou l'azote,
Ça fuit dans la couche-culotte.

Atmosphère, atmosphère,
T'as vu la gueule de l'atmosphère ?

T'as d'beaux cieux tu sais, t'as d'beaux cieux,
Mais faudrait repasser du bleu.
Et si tu t'accroches à la terre
J'enlève l'échelle de Richter.

Atmosphère, atmosphère,
T'as vu la gueule de l'atmosphère ?

De catastrophe en scénario,
Depuis qu'on divise les noyaux,
Un jour viendra l'ultime atome,
Bonjour la planète fantôme.

Atmosphère, atmosphère,
T'as vu la gueule de l'atmosphère ?

L'effet de serre, de certitude,
Étouffé dans nos habitudes,
Ça fermente sous le bouchon,
On va faire péter l'horizon.

Atmosphère, atmosphère,
T'as vu la gueule de l'atmosphère ?

Diagonale du fou (Rémo Gary / Marc Wolff)

Ils marchent sur les mains pour se sentir debout
Le cerveau sans dessus, dessous,
Ils nous diront demain ce qu'ils savent de nous,
Prendre la diagonale, du fou.

Ils sont toujours manquants à tous leurs rendez-vous
Tombent pile à côté, du coup
Vous les croyez absents, ils débarquent chez vous,
Prendre la diagonale, du fou.

Ils nous guettent la nuit, deux grands yeux de hibou
Et notre regard devient flou
Ils remontent des puits la vérité d'un coup,
Prendre la diagonale, du fou.

Ils écrivent un roman dans leurs têtes de choux
Qui restera toujours, au clou
Ils trimballent un divan qui craque de partout,
Prendre la diagonale, du fou.

Quand tout semble tracé, ils sèment des cailloux
Pour nous entraîner n'importe où
Quand tout semble rouler, des bâtons dans les roues,
Prendre la diagonale, du fou.

De nos désirs cachés font sauter les verrous
Prononcent la levée d'écrou
C'est que dans les idées, ils nous cherchent des poux,
Prendre la diagonale, du fou.

Ils ont des mots enfin, c'est des coups de grisou
C'est de l'or, ça vaut pas un sou
Au fond on trouve rien, on se trouve c'est tout,
Prendre la diagonale, du fou.

Je marche sur les mains pour me sentir debout
Le cerveau sens dessus - dessous
Je vous dirai demain ce que je sais de nous,
Je prends la diagonale du fou.

Image en noir et blanc (Rémo Gary / Joël Clément)

Un baiser Doisneau,
Une arrivée de moineaux,
Une image en noir et blanc,
Sur un banc.

Un talon qui claque,
Qui éparpille les flaques,
Et qui casse sur le coup,
Dans l'égout.

Une assiette anglaise,
Dix francs de diabolo fraise,
Qui font un bruit de carlingue,
Sur le zinc.

Un baiser Doisneau,
Une arrivée de moineaux,
Une image en noir et blanc,
Sur un banc.

Un appel de phare,
Dans un troupeau de chauffards,
Un clin d'œil métallisé,
Assuré.

Un regard fugace,
Une pincée d'amour qui passe,
L'envie change de trottoir,
C'est trop tard.

Un baiser Doisneau,
Une arrivée de moineaux,
Une image en noir et blanc,
Sur un banc.

Un homme pressé,
Un pigeon s'est envolé,
Il restera bien du pain,
Pour demain.

Une affaire en or,
Un autre pigeon picore,
Qui perd ce qu'il a gagné,
Déplumé.

Un baiser Doisneau,
Une arrivée de moineaux,
Une image en noir et blanc,
Sur un banc.

Et voila Monroe,
Marilyn avec sa mouche,
Qui vous passe sur la bouche,
Du métro.

Ma montre retarde,
On va croire que je clocharde,
On va dire que j'ai traîné
Faut rentrer.

T'as foutu l'camp (Rémo Gary / Rémo Gary)

Pour tes roberts en deux volumes
J'aurai bien donné quelques tunes
J'aurai bien payé quelques livres
Pour te servir de presse-livres
Pour dormir entre tes deux tomes
Pour rougir entre tes deux pommes

Seul'ment tu t'es cassée
Je n'en voulais qu'à tes nénés
Et t'as foutu l'camp
Je retourne chez ma maman.

Ballotté entre tes lolos
Comme une bulle de niveau
La tête entre tes mamelons
Les oreilles dans du coton
Le paradis en stéréo
Byzance à côté c'est zéro

Seul'ment tu t'es cassée
Je n'en voulais qu'à tes nénés
Et t'as foutu l'camp
Je retourne chez ma maman.
Ne rien connaître de plus doux
Ne plus jamais quitter tes doudounes
Jusqu'à perpette que je terre
Ma caboche entre tes haltères
Coincer entre tes deux thermos
Et passer là ma vie calmos

Seul'ment tu t'es cassée
Je n'en voulais qu'à tes nénés
Et t'as foutu l'camp
Je retourne chez ma maman.

Seul'ment tu t'es cassée
Je n'en voulais qu'à tes nénés
Et t'as foutu l'camp
Je retourne chez ma maman.

Panne de sens (Rémo Gary / Rémo Gary)

J'ai un p'tit vélo dans l'plafond
Parait qu'il y manque un boulon
Paraît qu'j'ai une case en moins
Qu'j'suis pas réglé qu'j'suis pas au point
Et quand je raisonne toujours
On me prend pour un tambour

Panne de sens, faites-moi le plein d'existence
Panne de sens, ne tirez pas, ne tirez pas,
Ne tirez pas sur l'ambulance.

Je sais compter jusqu'à dix doigts
Seul'ment quand ils ne bougent pas
Je sais quand l'aiguille est en haut
Et je sais dire plein de mots
J'ai un papa comme voisin
Ma maman s'appelle reviens

Panne de sens, faites-moi le plein d'existence
Panne de sens, ne tirez pas, ne tirez pas,
Ne tirez pas sur l'ambulance.

Si je mange, je n'aurai plus faim
Si je dors, on sera demain
Dis- moi encore où est mon lit
Tu me l'avais pourtant appris
Où sont mes mains pour les laver
Hier je les avais trouvées

Panne de sens, faites-moi le plein d'existence
Panne de sens, ne tirez pas, ne tirez pas,
Ne tirez pas sur l'ambulance.

J'ai d'la fuite dans les idées
Elles traversent sans s'arrêter
Les questions du monsieur sont dures
Quand il vient me faire des piqûres
Faut plus que je grandisse car
J'tiendrai plus dans le placard

Panne de sens, faites-moi le plein d'existence
Panne de sens, ne tirez pas, ne tirez pas,
Ne tirez pas, sur l'ambulance...

Trois p'tits tours de terre (Rémo Gary / Michèle Bernard)

Que je m'habille en sapin
Que jeperde le goût du pain
Que je fasse une bosse en plus dans le cim'tière du coin,
C'est pas pour demain, c'est pas pour demain,
Que je me casse le cou
Que je claque tout debout
Que je vois la mort en face les yeux dans les trous
Plus tard, je m'en fous, plus tard, je m'en fous,

Encore trois p'tits tours de terre et puis ça y est.
Rendez vous sans faute en mille neuf cents jamais
Ou alors un peu plus loin, en deux mille rien, (bis).

Que je boive le bouillon,
Que j'retourne mon veston,
Que Bientôt je mange les salades par le trognon,
C'est pas mes oignons, c'est pas mes oignons,
Labourer avec le dos
Dans la boîte à dominos
Mettre une dernière fois la table pour les asticots
Macache bono, macache bono,

Encore trois p'tits tours de terre et puis ça y est.
Rendez vous sans faute en mille neuf cents jamais
Ou alors un peu plus loin, en deux mille rien, (bis).

Prendre la dernière photo
En être au bout du rouleau
Faire un tour au royaume des taupes ou des mulots
C'est pas de sitôt, c'est pas de sitôt
Et raccrocher les gants blancs
Panoplie du faire semblant
Lâcher d'un coup la rampe, sortir les pieds devant
J'ai cent fois le temps, j'ai cent fois le temps

Encore trois p'tits tours de terre et puis ça y est.
Rendez vous sans faute en mille neuf cents jamais
Ou alors un peu plus loin en deux mille rien, (bis).

Que j'me tape ma dernière bière
Que j'arrête ma carrière
Que l'on me dise capot, recapot, dix de der,
Je sors mon joker, je sors mon joker

Encore trois p'tits tours de terre et puis ça y est.
Rendez vous sans faute en mille neuf cents jamais
Ou alors un peu plus loin en deux mille rien,
Ou alors un peu plus loin en deux mille rien.

Mimi pinson (Rémo Gary / Rémo Gary)

Jolie, comme un mimi pinson,
Mimi comme un pinson,
Douce comme une pêche de vigne,
De la peau jusqu'au trognon,
De la surface au fond,
Jusqu'au bout de la ligne.

Jolie, comme une conséquence
Ou comme une évidence
Comme la terre est ronde
À en faire un bonheur,
Comme ça, pour du beurre,
À se moquer du monde.

Jolie, comme un piano ouvert,
Comme la chanson d'Prévert,
Trop belle pour être honnête,
La beauté exemplaire,
D'un Gainsbourg à l'envers,
Comme s'il t'avait faite.

Jolie, comme on n'en fait plus,
Le moule a disparu,
En dehors des normes,
En prenant tout ton temps,
Artisanalement,
En bonnes et dues formes.

Jolie, comme si tout y était,
Comme si de rien n'était
Et je perds la boussole,
Jolie quand tu me fais voir
De beaux effets d'ivoire
Jolie quand tu rigoles,

Jolie, comme on n'en revient pas,
Jolie j'en démords pas,
La pomme, je la croque.
Je prends l'amour à pleines dents
L'histoire d'Eve et d'Adam
Est une histoire loufoque.

Jolie, comme un mimi pinson,
Mimi comme un pinson,
Douce comme une pêche de vigne,
De la peau jusqu'au trognon,
De la surface au fond,
Jusqu'au bout de la ligne, jolie.

En un mot comme en cent (Rémo Gary / François Grinand)

Quand nos baisers font des bulles
Quand on partage nos globules
Quand j't'ai dans les yeux, dans le sang
Quand je t'ai dans la peau
En un mot comme en cent
Quand je t'ai dans les mots

Si entre nous y'a plus rien
On vit à la colle, ça tient
Nos atomes sont plutôt crochus
Quand les mots sont absents
En un mot comme en cent
Quand les mots sont fourchus

Crayon cassé, mine de fièvre,
Des mots de plomb sur l'bout des lèvres
Que cent fois je taille entre mes dents
Des nuits froissées, trop longues
En un mot comme en cent
Quand tu es dans mes songs

Y'a pas d'défense pour l'amour
Nos cellules s'aiment au grand jour
Où y'a des gènes y'a du plaisir
Quand je t'ai dans les reins
En cent mots comme en un
Je t'aime comme je respire

Pour t'écrire des chansons douces
N'import'quoi pourvu qu'ça touche
Je m'embarque sur le papier blanc
S'il termine en bateau
En un mot comme en cent
C'est jeter l'encre à l'eau

Crayon cassé, mine de fièvre,
Des mots de plomb sur l'bout des lèvres
Que cent fois je taille entre mes dents
Des nuits froissées, trop longues
En un mot comme en cent
Quand tu es dans mes songs
L'amour a besoin de latex
C'est pour pas le mettre à l'index
Nous on se va si bien, comme un gant
Quand je t'ai dans mes mains
En un mot comme en cent
Les mots sont importants