Jadis découverte du Printemps de Bourges, Rémo Gary - alias Rémi Garraud - signe ici son second CD, et troisième album, sans aucun doute le plus abouti.
Une "patte" incontestable au niveau écriture, la faculté d'aborder des sujets à double sens avec une grande variété de styles. Musicaux d'abord, car, outre lui-même, Michèle Bernard et Romain Didier apportent leur jeu sur ce CD, textuels ensuite car "en un mot comme en cent, les mots sont importants", belle définition qui le concerne quand il nous offre des instantanés à la Doisneau, qu'il nous parle en filigrane D'atmosphère polluée d'amour qui a Foutu L'Camp ou quand il a Le Mal de L'Ogre
"Tous ceux qui ne fond que du lard
Toute la crème renversée
Quelques magrets de connards
Du dictateur à l'étouffé"
L'emploi de l'humour est permanent dans L'appel du petit large contraste avec la finesse émotionnelle de Panne De Sens, sur un enfant malade mental :
"Panne de sens
Faites-moi le plein d'existence
Panne de sens
Ne tirez pas, ne tirez pas,
Ne tirez pas sur l'ambulance"
De la belle ouvrage, suffisamment subtile et joliment fignolée, une expression des plus éclectiques, mais très ordonnée, comme un code à suivre de près.
La diction est aussi limpide que l'interprétation diverse, le livret aussi réussi que la prise de son.
Bref il est préférable de vous laisser découvrir vous-même le langage de cet Appel du petit large.
Drôle et émouvant. Un bien beau Disque.
Une autre chanson